Benoist Marie Guillemine, Le Portrait d’une femme noire, 1800


courant :néoclassicisme|
couleur :noir, marron|
genre :peinture|
style :figuration|
medium :huile|
collection :Louvre, Paris|
pays :France|
thème :femme, peau noire, portrait |
composante plastique :pose, nu, fond, ombre, lumière|
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Une réponse à “Benoist Marie Guillemine, Le Portrait d’une femme noire, 1800”

  1. Cette huile sur toile est un portrait d’une jeune femme dont on ne connaît pas l’identité. Elle est faite en 1800. Ce tableau est le plus connu de l’artiste Marie Guillemine Benoist et est exposé au Louvre à Paris. Sur cette œuvre on voit au premier plan une jeune femme assise sur un fauteuil à médaillon drapé d’un riche tissu bleu, et immobile sur un fond vide, avec les bras posés sur le ventre et la cuisse. Elle est vêtue d’une robe avec un ruban rouge et coiffée d’un foulard de tête blanc porté par les servantes des Antilles , elle a le profil légèrement tourné vers le spectateur. La pose reprend celle de plusieurs portraits de femmes de la haute société peints par David. Dont un fait la même année ; celui de ‘’Madame Récamier’’. Le style du maître transparaît aussi dans le fond simple, dans l’usage minimal des accessoires – fauteuil, draperie et vêtement -, comme dans l’éclairage direct et les couleurs tranchées. L’œuvre fait ressortir la différence raciale en rendant avec exactitude la pigmentation noire de la peau rehaussée par le fond clair et l’éclatant tissu blanc, la texture des cheveux et la forme particulière des yeux, du nez et des lèvres. Mais l’artiste réussit à rendre beau un sujet que l’époque considérait comme laid. De plus, le regard intrigue par son insistance; est-ce le spectateur ou l’artiste qui la peint que cette femme entraîne dans cette confrontation ?
    L’anonymat du modèle a permis de la dénuder. Mais l’artiste rend également sensible l’œuvre avec le regard de la femme qui ne paraît pas à l’aise dans cette environnement nouveau. L’œuvre pourrait ainsi avoir deux objectifs apparemment contradictoires : présenter cette femme noire comme un objet de possession, un bien acquis parmi des objets de luxe, mais aussi, au-delà de la différence raciale, la faire reconnaître comme un être doué de sensibilité. La peinture apparaît audacieuse en 1800 en raison à la fois de l’idée que se fait l’époque de la représentation des Noirs et du rôle qu’elle assigne à la femme dans l’art. Avec le recul du temps, cette œuvre exceptionnelle révèle surtout que Marie-Guillemine Benoist, cette femme qui avait traversé la révolution, a perçu l’importance du sexe, de la race et de la classe sociale à l’époque de l’entrée de la France dans la modernité.

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